Contes de deux princesses

Geneviève Patterson, été 2014

(réécriture/publication: septembre 2016)

Princesse Une- description

Un mariage digne d’un film de Disney. Une tante Minnie Mouse pendant la cérémonie,les cousins cousines qui boivent ensemble pour oublier d’oublier, donc se remémorer .

Princesse Deux-description

Aînée, brunette rousselette. La plus élancée.

Bohème intellectuelle du genre éternelle célibataire romantique.

Chaque chose en son temps.

Princesse Deux

Y’avait des petits céleris sur la table. Il lui en faut peu pour être heureuse. ‘’Elle est vraiment ancrée dans les petits plaisirs de la vie’’ Elle a souri, mais elle a fui son regard.

Rouge pommette.

C’est beau comme la chanson  »c’est beau comme on s’aime ».

Pompette, elle rentre dans la vitre de l’Abribus.

Des chatouilles, des gouttes d’eau, des mots croisés et cachés , un ‘’bonne radio demain’’, sourires. Something’s going on. Something is REALLY going on.

Princesse Un

‘’Il était une fois au Royaume de la princesse….’’

Please…

C’était un beau mariage.

C’était ben cute. Ils ont pleuré tous les deux durant la lecture de leurs voeux et l’échange des anneaux. Ils s’aiment d’amour, comme on dit. C’est beau comme la vie.

Princesse Deux

‘’C’est beau comme on s’aiiiime mmmmm’’

C’est beau. C’est le toaster et le pain grillé le matin.

Une orange juteuse.

Du vent sur la bute ou la montagne.

Plaisir plaisant.

S’aimer, c’est de la torture quand le timing balance tout et tout est foutu en l’air!

Y’a du mou…du mou aussi confortable qu’un pantalon de jogging qu’on enfile après une grosse journée de travail…qu’une brise sur la joue par une journée ensoleillée. Des orteils nus dans le gazon, de la crème glacée et des bonbons.

Un toaster branché. Vivre de beaux moments. Plein de signes, plein de vibes.

On peut s’asseoir ensemble. Même cinéma, même film, même heure.

Intense. Assise entre le présent (c’est moi), le passé (l’Ancien)  et le futur (possiblement Lui)

Princesse Deux est sincèrement heureuse pour Princesse Un : elle et son prince, ils ont tout simplement décidé d’officialiser leur amour et de leur partager avec leurs proches, mais elle est  un peu triste pour elle-même.  

Feel the love. On est dans le WOW effect ici . Quand les deux jeunes amoureux ont lu leurs voeux, c’est à ce moment précis que l’assemblée a pu ressentir qu’ils étaient mariés.

‘’ils se sont rencontrés sur leur lieux de travail…passionnés de cinéma…’’

‘’On verra’’ a dit la maman de la Princesse Un maintenant mariée. Comme la maman de Princesse Deux.  Leurs mamans sont soeurs et j’ai, narratrice,  larme à l’oeil. Mes tantes sont des fleurs.

Mon cousin de 19 ans  m’appelle ‘’El gros’’. Venant de lui c’est affectueux.

Le temps passe…

 »Qu’elle reste dans son coin. »

« J’te connaissais au point de savoir la musique sur ton cell »

Ouch.

On refuse l’élan de son coeur.

Princesse Deux, dernier écrit

Avant de me noyer, je nage. Puisque la vie continue et tout bouge autour de moi.

Cliché vrai

par Geneviève Patterson

C’est une histoire vraie.

Vieille comme le monde. Cliché au boutte.

Pis j’hais donc ça, les clichés. Les clichés s’inspirent donc tant de la réalité?

Or c’est arrivé. Il s’appelait …

J’écrivais son nom d’une certaine manière et non de l’autre car je trouvais que ça faisait plus beau et digne d’être écrit ainsi. Moins trash. Je voulais lui retrouver un semblant de dignité et d’amour-propre, bien que ce ne soit tellement pas ma job.

C’est l’impression qu’il m’a donné au tout début. Trash, carbage. Il était super sympathique, évidemment charismatique mais j’aimais pas ses tattoos.

Québec/Montréal…what the fuck? As-tu peur d’oublier d’où tu viens?

Puis en jasant et sympathisant, il a réussi à gagner mon respect. Il est devenu un ami, une fréquentation. Le temps d’un été. L’été 2015.

J’étais sa cheerleader. 

Il n’avait pas de certification. Par contre, il avait le mérite d’être vrai.

 A real self-made man mais sans conscience nette. Pas de sens moral non plus.

C’est pas un beau feeling ça ma fille. Ça te vire l’estomac solide. Écoute toujours ton intuition, ok ?

On aurait dit un pauvre enfant qui a serré la main du diable depuis longtemps. Une tête et un coeur très plein et trop près de la misère.

Le monde l’a  tellement fucké autour de lui pour qu’il reste véritablement bon.

Une blessure vide et profonde à l’intérieur de lui-même.

Colère, haine, violence.

Pas de classe.

Pis m voilà, moi, la fille de bonne famille, trop bonne, trop conne. Naïve.

La honte.

Fuck toute.

Je m’en suis tellement voulue par peur du jugement que je me suis fait mal moi-même.

Dans cette situation, peu m’ont vraiment aidée et comprise mais je les remercie de tout mon coeur.

La belle et le badboy.

L’artiste un peu wild et insouciante parmi les tous croches déjà trop écorchés.

L’agneau parmi la meute de loups.

Un chevreuil dans la  forêt amazonienne.

Une girafe en Antarctique.

Un ange parmi les déchus…Name it.

C’est lui qui m’a montré à marcher dans la nature en écoutant le silence.

et quand la lune est bien ronde dans le ciel…

Moon child and Flower child.

J’en ai payé, des cafés et des tickets de métro

mais j’ai appris.

Je me console en me disant paradoxalement que, ce qu’il m’a fait, il le fait à d’autres et le fera encore.

Il a fait ce qu’il avait à faire et

j’ai fait ce que je devais faire aussi.

Attention, les femmes.

Il y a des endroits qui ne sont pas faits pour les gentilles. C’est pas la place pour ça, là-bas.

C’est souvent la loi du plus fort, ma chérie.

Sauve toi toi-même.